… disait le Père Paul Doncœur, co-fondateur des Scouts de France. C’est une parole d’expert, ce grand marcheur devant l’éternel ayant notamment fait converger en pèlerinage vers le Puy-en-Velay 5000 scouts-routiers venant de toute la France en 1942.

Enfiler ses baskets ou ses chaussures de randonnée pour avaler quelques kilomètres, c’est effectivement l’occasion de ressentir très concrètement que nous sommes connectés à la terre, au monde, au réel… par nos pieds !

Au fil de nombreuses randonnées, j’ai fait le constat que la marche était la seule vitesse me permettant de capter toutes les informations de notre environnement – que de détails d’architecture ou de paysage relevés sur des parcours usuels alors qu’ils m’avaient échappés en voiture, à moto ou même à vélo ! Et la perception de l’étape est tellement différente lorsqu’on l’a ralliée à pieds, lorsque « l’on est allé là où les autres s’arrêtent ».

Au-delà de cet ancrage au sol et de cette osmose avec l’environnement, je constate que la marche m’aide mentalement « à remettre les pieds sur terre ».

Je profite du grand air pour prendre des respirations profondes, j’accueille le silence si rare dans nos vies trépidantes et, au rythme régulier de mes pas, je laisse filer mon esprit… Et comme si les idées décantaient et se tamisaient, mes pensées se clarifient au fil des kilomètres : je prépare ma journée, j’en distingue les priorités, j’atténue un tracas pesant, je prends une décision, je pose un choix,…

Et si vous aussi, vous vous remettiez à marcher ? Trouvez vos routines : descendez plus tôt du bus pour rejoindre votre bureau, échappez-vous à la pause déjeuner ou ressortez le soir après le travail… mais faites de la place à la marche dans vos journées ! Le champion du monde du 400 mètres haies Stéphane Diagana souligne fréquemment dans ses conférences que notre temps consacré à l’activité physique a été divisé par huit en 200 ans… Pour ma part, après avoir beaucoup tâtonné, j’ai pris l’habitude de marcher à l’aube chaque matin où mon emploi du temps le permet, soit 3 à 6 fois par semaine, pendant ¾ d’heure à 1 heure ½ par sortie.

Et puis… proposez à vos collaborateurs de marcher avec vous ! Faites vos feedbacks, vos debriefs et pourquoi pas vos réunions ou vos entretiens annuels en marchant ! La « marche dialoguée » est un superbe exercice, simple et naturel : expérimentez ce « côte à côte » où l’écoute s’intensifie et les mots viennent au fil des pas. D’autant que ne pas avoir à soutenir le regard, tout en ayant l’oreille de son interlocuteur, peut être aidant pour certains.

Alors, tous « En Marche »… au sens premier de ce slogan ?!


1er octobre 2018